lundi 27 juillet 2015

Jazz à Juan 2015 : Le retour de l'émerveillement

On va commencer par planter le décor:



Voilà. Ca, c'est fait.

Jazz à Juan, en plus de se dérouler dans un cadre paradisiaque, a l'atout d'avoir la programmation qui va avec.

Je vous en parlais l'été dernier en vous disant qu'à mes yeux, c'est le dernier festival d'été qui puisse  revendiquer célébrer le jazz. 

Cette année il y avait des légendes : Santana, Lionel Richie, Al Jarreau, Kenny Garrett et Marcus Miller...

Il y avait ceux qui sont en passe d'en devenir : Melody Gardot, Ibrahim Maalouf...

Il y avait la nouvelle scène : Charles Pasi, Thomas Enhco et tous les jeunes talents du Jazz Off...

Je pourrais très bien vous écrire des dizaines d'articles sur ce festival, vous parler de chaque artiste individuellement et de chacune de mes émotions mais je sais que mon blog prend un gros penchant Jazz et je tiens à ma diversité.

Il faudra donc faire court, explicite et efficace. Lourde tâche à accomplir...

Avant de parler des concerts auxquels j'ai assisté, il me faut quand même vous dire un mot sur un homme pour qui mon admiration est grandissante: Jean-René Palacio, directeur artistique de Jazz à Juan mais aussi des multiples concerts organisés par la Société des Bains de Mer de Monaco. Il réussit à vulgariser le jazz, à le rendre plus accessible, à mettre en valeur les nouveaux talents et à leur donner une chance sur la même scène que les plus grands artistes. En bref, son nom est un gage d'excellence.


Ma première soirée était celle de Thomas Enhco et Lionel Richie:


Première partie découverte: Thomas Enhco est ce que l'on peut appeler l'enfant de Jazz à Juan. Celui qui était dans le public de Jazz à Juan l'été de ses 9 ans, est un puriste. Simple, timide, il nous transporte sur son piano et nous fait voyager à l'autre bout du monde, jusque sur les dunes dans lesquelles il écrit des merveilles un soir d'insomnie (c'est cliché mais on le pardonne bien volontiers).

Deuxième partie admiration: Lionel Richie. La légende. Et il mérite sans le moindre petit doute d'être qualifié ainsi. Ce concert était extraordinaire! Lionel Richie est un pur show man, pas une personne du public n'aurait su rester assise ce soir là. 
Bien entendu, tous ses tubes ont été repris un par un, ceux sur lesquels on se trémousse en faisant son ménage ou sous la douche sans se l'avouer parce que c'est le genre de "CD best-of" qu'on trouve dans les cartons des parents mais aussi ceux sur lesquels on a voulu que quelqu'un nous dise "Hello... Is it me you're looking for?"
Mention larme à l'oeil à la clôture du concert pour la reprise du titre We are the world, qui fête ses 30 ans et sur lequel il était accompagné d'un superbe choeur de gospel. A couper le souffle.

Qui aurait pensé qu'en 2015 on aurait encore besoin de rappeler au monde que nous devons être unis?


ZapJazz à Juan vendredi 17 juillet 2015 par pleinsudtv


Deuxième soirée, et si vous avez regardé la vidéo juste au dessus, vous saurez ce que je vais dire: c'était Al Jarreau et Melody Gardot.

D'Al Jarreau, je ne connaissais que ce que mes parents m'ont rarement fait écouter... Bizarrement, je suis le fruit de deux personnes qui n'écoutent pas particulièrement de musique. En attendant, je pense que seules les vidéos incluses dans cet article vous permettront de vous faire une idée du personnage exceptionnel qu'il est. Et si vous écoutez les bons conseils de Tata Charly, allez tendre l'oreille vers Let's Stay Together (encore mieux que l'originale!) Boogie Down et Never Givin' Up (de quoi te mettre de bonne humeur dans n'importe quelle circonstance).

Mais j'étais surtout venue pour Melody Gardot.
Celle que j'ai connu en 2009 avec Baby I'm a Fool s'est transformée. La blonde rondouillette, regard bas et sourire en coin de la pochette de My One and Only Thrill a laissé place à la brune sulfureuse, au regard déterminé vers le ciel pour Currency of Man, son nouvel album.
Et avec cela, c'est tout son univers qui change: fini la guitare acoustique et le violoncelle romantique, finie la discretion du sax et de la trompette, finie la voix douce et fragile.
Le blues laisse place au groove, la basse s'impose, le saxophone aussi avec des solos qui laissent sans voix, les paroles sont vengeresses, il ne s'agit plus d'amour, d'étoiles et d'oiseaux.

La Diva Gardot est une tigresse.

Car oui, Melody Gardot est une diva: dans son pantalon en cuir moulant, du haut de ses talons et derrière ses aviators elle te regarde et te dit
"What's love baby? You know it's love when it's simple. You walk on the beach with your coca-cola, walking in the sand with a beautiful sunset, you meet a boy, he says... Hey, you like Coca-Cola? Me too! Let's get married, you know..."
Et puis elle te parle de physique quantique pour te faire chanter vers le ciel et tu ne comprends rien mais tu le fais parce que c'est une diva et que quand une diva dit quelque chose, tout le monde l'écoute. Ca m'a fait penser à ma copine Sarah, elle aussi, tout le monde dit que c'est une diva comme ça. Elles te parlent de la vie comme si elles en avaient vécu 100 et c'est beau à entendre.



ZapJazz à Juan samedi 18 juillet 2015 par pleinsudtv

Enfin, dernier soir... Retour en terre familière : Kenny Garrett et Marcus Miller, qui avait pour invité mon préféré de tous: Ibrahim Maalouf!

Kenny Garrett a livré une superbe prestation avec son quartet qui a, une fois encore, mis une ambiance de folie dans le public! Un concert tout aussi bien que celui de l'Opéra Garnier de Monaco.
Est venue ensuite l'heure du célèbre bassiste Marcus Miller pour la présentation de son nouvel album Afrodeezia.

Une dizaine de musiciens étaient présents sur scène, venant des 4 coins du monde, citoyens du monde, tous plus impressionnants les uns que les autres.

C'était un moment de joie, de communion, un moment de fête.

Ce qu'il y a de beau avec la musique c'est qu'elle rappelle ce qu'il y a de bon en l'être humain.

Ibrahim Maalouf avait composé un morceau inédit, juste pour l'occasion. A couper le souffle. Il a mis Marcus Miller en pilier des musiciens, il les portait, et ce voyage s'est transformé en transe musicale, une communion, encore une fois...

Et comme je suis une fille géniale, je vous ai trouvé une vidéo:


Bref, avec le recul que j'ai sur Jazz à Juan, je n'ai qu'un seul regret: celui de ne pas y être allée plus souvent.

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